L’opposition vénézuélienne laisse sa primaire entre les mains de la société civile

L’opposition au gouvernement de Nicolás Maduro a confirmé ce jeudi qu’elle laisserait l’organisation de son vote primaire pour sélectionner son candidat unitaire à l’élection présidentielle vénézuélienne de 2024 entre les mains de la société civile.

La Plate-forme unitaire, où se réunissent les principaux partis qui s’opposent au chavisme, a publié une déclaration garantissant qu’elle « avance dans le processus de nomination de la Commission nationale primaire », qui sera « l’organe directeur » du vote.

« Nous avons pour but de sélectionner et de nommer ses membres parmi les personnes de la société civile qui, par leur honneur, renforcent la crédibilité et la transparence de cette élection, où nous choisirons la candidature présidentielle des forces démocratiques », a-t-il déclaré.

L’opposition a expliqué que le 1er septembre, elle a ouvert une période de 30 jours prorogeable pour recevoir les candidatures de ceux qui souhaitent rejoindre la commission primaire.

Ces noms, ont indiqué jeudi les partis anti-chavistes dans leur communiqué, « peuvent provenir de partis politiques, d’institutions et d’organisations de la société démocratique ou de groupes de citoyens qui acceptent de le faire ».

Cette commission sera choisie en octobre, a affirmé le bloc d’opposition, et ses principales fonctions seront « d’exercer la direction de la primaire, y compris l’annonce de la date et du calendrier ».

Les porte-parole de l’opposition ont garanti que cette élection aurait lieu en 2023, bien qu’il existe des divergences à cet égard entre les partis.

La a pu apprendre qu’il existe des mouvements politiques, comme Voluntad Popular, qui s’engagent à le célébrer au premier trimestre de l’année, bien que d’autres organisations préfèrent qu’il se concrétise au milieu de l’année ou au second semestre.

Une autre question dont l’opposition a débattu publiquement et en privé est de savoir si le Conseil national électoral participera de quelque manière que ce soit à la logistique. Des partis comme Vente Venezuela ont posé comme condition de participation que le CNE n’ait pas de voix ni de vote à la primaire.

Sur cette section, la Plate-forme unitaire a précisé que la Commission nationale primaire « peut demander un soutien logistique et/ou technique aux organisations nationales et internationales ayant une expérience en matière de matériel électoral », bien qu’elle doive « préserver l’identité de l’électeur ».

Cette dernière déclaration semble faire référence à la possibilité que les institutions et les dirigeants chavistes utilisent ces données électorales dans les primaires de l’opposition pour restreindre ou violer leurs droits de citoyen et de travail, comme cela s’est produit dans le passé.

processus « inclusif »

La Plateforme unitaire a insisté ce jeudi sur le fait que la primaire sera « un instrument large, participatif et inclusif » et a assuré que la « large consultation » sur ce mécanisme d’expression populaire inclura l’approbation du règlement de la primaire, ce mois-ci.

Selon l’opposition, cette route « rendra possible un changement politique » dans le pays. « Il faut mettre en échec la campagne menée par le régime, selon laquelle nous ne pouvons rien faire ici, pour que nous laissions le sort du Venezuela entre leurs mains », a-t-il ajouté dans son texte.

Jusqu’à présent, seule une poignée de dirigeants politiques ont révélé leurs aspirations formelles à participer à cette primaire l’année prochaine, notamment le sociologue Nicmer Evans, les anciens gouverneurs Andrés Velásquez et César Pérez Vivas, le dissident Antonio Ecarri, la députée Delsa Solórzano et, plus récemment, le législateur. Carlos Prospéri, Action démocratique.

Les analystes tiennent pour acquis que Juan Guaidó, reconnu comme président par intérim du Venezuela par 50 pays, sera le candidat de Voluntad Popular, où il a milité.

Les spécialistes supposent également que Maduro sera le porte-drapeau de la présidence du chavisme en 2024, après que l’un des politiciens officiels qui apparaissent dans les sondages comme de possibles prétendants, le gouverneur Rafael Lacava, a exclu son aspiration.

“Quien conoce de mi relación con el presidente de la república, Nicolás Maduro, por el cual trabajo, sabe que mientras él esté ahí, es imposible que yo opte por una candidatura a las elecciones de 2024”, manifestó Lacava durante una entrevista radial, cette semaine.

Dans son communiqué, l’opposition s’est dite solidaire du peuple vénézuélien, « qui, pour la plupart, en plus de ne pas disposer de services publics décents, lutte au quotidien pour un salaire juste qui lui permette de satisfaire ses besoins fondamentaux ».