Le juge qui a traduit en justice l’ancien dictateur Ríos Montt démissionne

Le juge guatémaltèque Miguel Ángel Gálvez, qui a traduit en justice l’ancien dictateur José Efraín Ríos Montt pour génocide et l’ancien président, a annoncé mardi qu’il avait démissionné de son poste au milieu d’une procédure pénale à son encontre, pour des décisions présumées dans des résolutions précédentes émises par lui.

Gálvez a déclaré que la justice dans le pays était manipulée et qu’elle ne lui garantissait pas une défense équitable.

La dernière chose que l’on savait du juge, jusqu’à la démission publiée dans une vidéo sur ses réseaux sociaux, c’est qu’il avait quitté le pays, accompagné d’une enquête sur lui pour manquements aux garanties d’une procédure régulière. Il n’y a aucune trace de son entrée dans le pays depuis son départ début novembre.

« À l’heure actuelle, l’indépendance judiciaire est manipulée et les processus ne sont pas correctement garantis, en particulier les garanties constitutionnelles et une procédure régulière », a déclaré Gálvez.

Pendant son mandat de juge, il a entendu parler d’affaires sur les structures Now, a-t-il annoncé, il serait attentif à la situation au Guatemala.

Gálvez fait face à une enquête sur une plainte déposée par une fondation d’extrême droite qui défend des soldats accusés de crimes de guerre. Les interpellants rayent l’action judiciaire pour avoir prétendument dépassé le recours à la détention provisoire dans cinq affaires judiciaires, malgré le fait que Gálvez n’en connaissait pas trois.

Le président de la Fondation contre le terrorisme, Ricardo Méndez Ruíz, est un militant qui avait déjà exprimé des opinions contre le juge à travers ses réseaux sociaux. Il a assuré qu’il verrait Gálvez emprisonné. La Cour suprême de justice a admis et traité la plainte contre le juge, avec l’accompagnement du ministère public.

Gálvez est un juge renommé qui a fait siéger des dizaines de soldats accusés de crimes de guerre lors du conflit armé interne au Guatemala entre l’armée et la guérilla de gauche entre 1960 et 1996.

L’affaire la plus récente et pour laquelle le juge assure un harcèlement accru à son encontre est celle connue sous le nom de Diario Militar, un dossier qui contenait un casier judiciaire de l’enlèvement, de la torture, de la disparition et de l’exécution de plus d’une centaine d’étudiants, de professionnels, d’universitaires guatémaltèques accusés dans les années 80 d’appartenir à la guérilla.

Un rapport sur la vérité historique dans le pays se rend compte que plus de 200 000 personnes sont mortes pendant la guerre, 45 000 autres ont disparu. Selon le document, 97 % des crimes ont été perpétrés par l’armée et des groupes paramilitaires et les 3 % restants par des guérilleros de gauche.