Plus de 40 pays de l’ONU préoccupés par l’aggravation de la crise au Nicaragua

Au total, 45 pays des Nations Unies ont publié mardi une déclaration face à l’aggravation de la crise politique au Nicaragua sous l’administration du président Daniel Ortega.

Christian Salazar Volkmann, directeur du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, a fait le point sur la situation à Managua devant le Conseil de l’organisation, dénonçant que ces derniers mois la persécution contre les voix critiques d’Ortega s’est étendue.

De même, il a souligné qu’il n’y a pas de dialogue national qui puisse mettre fin à cette situation qui aura quatre ans en avril 2022.

Salazar a déclaré que le gouvernement Ortega a poursuivi ses tentatives de faire taire les voix critiques et dissidentes au Nicaragua, réduisant considérablement l’espace civique.

Le chef de l’Office s’est également dit extrêmement préoccupé par la « détention arbitraire d’au moins 195 personnes en lien avec la crise socio-politique ». « 50 de ces personnes ont été incarcérées dans le contexte électoral de 2021 et condamnées cette année – dans certains cas jusqu’à 13 ans de prison – sans procédure régulière », a-t-il ajouté.

Il a souligné que le harcèlement a été documenté contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et contre les membres de l’Église catholique.

Il a rappelé que les restrictions à la liberté d’expression se sont intensifiées, notamment avec la fermeture d’au moins 20 stations de radio et de télévision courant 2022, pour la plupart locales.

La déclaration a reçu peu de soutien des pays d’Amérique centrale, comme le Guatemala, El Salvador et le Honduras, qui n’y figuraient pas, contrairement au Costa Rica, l’un des principaux pays d’accueil des exilés nicaraguayens, avec le Panama.

La Colombie a rejoint la déclaration, comme l’avait avancé son ministre des Affaires étrangères Álvaro Leyva dans une interview exclusive avec les médias colombiens WRayon.

Selon le média local Confidencial, le Nicaragua, par l’intermédiaire de la procureure générale de la République, Wendy Morales, a rejeté le rapport Oacnudh, et assuré qu’elle n’accepte pas les recommandations qui, selon elle, « tentent de nous soumettre à leur volonté ». «