La famille du journaliste vénézuélien Joan Camargo a exigé sa libération immédiate du régime de Maduro

La famille du journaliste vénézuélien Joan Camargo a présenté ce dimanche devant la justice de son pays un appel pour habeas corpus pour savoir où il se trouve après avoir disparu pendant 84 heures, après avoir été « intercepté par des personnes vêtues de noir » jeudi dernier, comme le rapporte le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP) du Venezuela dans un communiqué. La famille a expliqué qu'après trois jours, il n'y a aucune information officielle sur Camargo, sa situation juridique ou le lieu où il se trouve, et assure qu'il s'agit d'une disparition forcée.

La ressource de habeas corpusLes plaintes déposées pour exiger la comparution du journaliste devant le tribunal doivent être résolues en priorité et sans délai, conformément à la législation vénézuélienne, qui prévoit un délai maximum de 96 heures à compter de la présentation du recours, a indiqué la famille. « Nous réitérons notre profonde préoccupation face à la disparition forcée de Joan et exigeons sa libération immédiate, ainsi que le respect de ses droits humains et le respect des garanties constitutionnelles et juridiques qui la protègent », ont exprimé les membres de la famille.

La famille de Joan Camargo

Le SNTP a rapporté jeudi que Camargo avait quitté son domicile le 30 octobre à 8h05 heure locale (12h05 GMT) et avait été intercepté par une moto et un véhicule rouge, dont plusieurs hommes sont sortis et l'ont forcé à monter dans cette voiture.

L'ONG Instituto Prensa y Sociedad (Ipys) du Venezuela a déclaré dimanche que dans le pays « le signalement continue d'être une tâche punie » et a renouvelé son appel aux autorités pour qu'elles enquêtent sur ces événements, punissent les responsables et « garantissent que ces violations ne se reproduisent pas ».

L'arrestation de Camargo soulèverait

Le 19 octobre, l'Association interaméricaine de la presse (IAPA) a dénoncé qu'au Venezuela il y a des journalistes détenus « dans le cadre de la grave répression à laquelle le régime de Nicolas Maduro a soumis la presse indépendante », tandis que dans l'Indice Chapultepec 2024, l'IAPA a placé le pays à la 21e place des 22 pays analysés en termes de liberté d'expression et de presse.

Diverses organisations telles que Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont signalé à plusieurs reprises des arrestations arbitraires, des confiscations de matériel et des expulsions de correspondants étrangers au Venezuela. De son côté, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) affirme que le gouvernement Maduro entretient « un environnement hostile à l’exercice du journalisme et à la liberté d’expression ».