Le Collège vénézuélien des journalistes accuse le régime de Maduro d'être complice de la disparition d'un journaliste.

Le Collège national des journalistes (CNP) du Venezuela a exigé ce samedi que « cesse l'opacité », 48 heures après la disparition du journaliste Joan Camargo. Selon le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), Camargo « a été intercepté par des hommes non identifiés » jeudi à Caracas. Le syndicat a souligné qu'il ne s'agit pas d'une arrestation, mais plutôt d'un « délit de disparition forcée » et a tenu l'État vénézuélien pour responsable du silence autour de sa localisation, comme l'a exprimé le CNP à travers son compte X.

Le SNTP a souligné qu'« il n'y a aucune information concrète » sur la localisation de Camargo et a exhorté « les autorités à les aider à localiser et à connaître la situation du journaliste ». Le syndicat avait rapporté jeudi que le journaliste avait quitté son domicile à 8h05 locales (12h05 GMT) et avait été « intercepté » par une moto et un véhicule rouge dont sont descendus plusieurs hommes et l'ont « obligé à monter », selon le SNTP sur le même réseau social.

La disparition de Joan Camargo

La famille de Joan Camargo a publié une déclaration via le compte X du syndicat, rapportant que vendredi, ils ont visité six centres de détention à Caracas, vérifiant certains d'entre eux à deux ou trois reprises, mais dans tous les cas, la réponse officielle a été que « Joan n'est pas là ». Dans le même message, la famille soutient que Camargo est en situation de disparition forcée et décrit cette situation comme « une violation des droits de l'homme qui nécessite une réponse immédiate, coordonnée et efficace de la part des autorités compétentes ».

La Commission interaméricaine des droits

Le 19 octobre, l'Association interaméricaine de la presse (IAPA) a dénoncé le fait qu'au Venezuela, des journalistes sont détenus « dans le cadre de la grave répression à laquelle le régime de Nicolas Maduro a soumis la presse indépendante ». Dans l'indice Chapultepec 2024, l'IAPA a placé le Venezuela à la 21e place sur 22 pays en termes de liberté d'expression et de presse.

Diverses organisations internationales ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant à la situation de la presse dans ce pays sud-américain. Reporters sans frontières a placé le Venezuela parmi les pays où la liberté de la presse est la plus faible d'Amérique latine, tandis que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a recensé des arrestations arbitraires, des confiscations de matériel et des expulsions de correspondants étrangers. La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) affirme que le gouvernement Maduro entretient « un environnement hostile à l’exercice du journalisme et à la liberté d’expression ».