Le Nicaragua restreint l’entrée des caméras photographiques et vidéo dans le pays

Les autorités nicaraguayennes ont limité l’entrée dans le pays des caméras photographiques et vidéo aux touristes, qui doivent obtenir un permis de la Cinémathèque nationale, une entité contrôlée par le gouvernement du président Daniel Ortega.

La mesure a été annoncée dans un communiqué publié par la Direction générale des services des douanes (DGA) en date du 16 janvier 2023, dans ce qui est censé être une nouvelle mesure du parti au pouvoir pour interdire de documenter la crise que traverse l’Amérique centrale. nation.

Le document indique également que « les jumelles de vision nocturne sont interdites d’entrée sur le territoire national, car elles sont à l’usage exclusif de l’armée nicaraguayenne et de la police nationale », deux entités critiquées par l’opposition pour avoir réprimé la dissidence.

José Cardoza, dirigeant d’une association de journalistes nicaraguayens, a déclaré que la mesure s’accompagne d’une réforme de la loi créant la cinémathèque (loi 909), révisée par les députés officiels en octobre 2022, et qui vise à contrôler tout type d’audiovisuel. production.

« Je crois que le régime essaie de projeter une image de prospérité économique, comme l’a récemment précisé le président de la Banque centrale, Ovidio Reyes, et qu’en ne contrôlant pas ce qui se produit en matière audiovisuelle au Nicaragua, il pourrait nier l’officiel récit », a déclaré Cardoza, qui fait partie de l’Organisation des journalistes et des communicateurs indépendants du Nicaragua (PCIN).

Pour le moment, on ne sait pas s’il y a un coût associé à l’obtention de l’autorisation de la cinémathèque, mais Cardoza assure qu’au-delà d’un effort de collecte, le gouvernement est « intéressé à savoir ce qui se produit dans le pays et à éviter l’émergence de productions audiovisuelles qui réfutent la ligne officielle, comme le documentaire ‘Ça fait mal de respirer‘ », réalisée par un journaliste mexicain entré à Managua en tant que touriste.

La réforme approuvée il y a trois mois par l’Assemblée nationale accorde plus de pouvoir à la Cinémathèque nationale pour autoriser ou non les productions audiovisuelles dans le pays.

Avec les réformes et les ajouts, la Cinémathèque s’est retrouvée avec le pouvoir d' »interdire le développement, l’exploitation et la commercialisation de produits audiovisuels, ainsi que la confiscation de ceux-ci », indique le règlement.

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