Ils condamnent la famille d’un opposant nicaraguayen contraint à l’exil

La famille d’un opposant au gouvernement de Daniel Ortega a été condamnée ce jeudi par la justice, qui a prononcé des peines comprises entre 8 et 10 ans de prison pour un acte considéré comme « inédit » par les organisations de défense des droits humains qui craignent que l’action ne se reproduise.

Les prévenus sont Jeannine Horvilleur, 63 ans, et sa fille Ana Carolina Álvarez Horvilleur, 43 ans, toutes deux de nationalité franco-nicaraguayenne, ont été condamnées à 8 ans de prison, après avoir été accusées du crime présumé d’« association de malfaiteurs en vue de porter atteinte à l’édifice national ». » et « propagation de fausses nouvelles par le biais des technologies de l’information et de la communication ».

Félix Roiz, le mari de Carolina Álvarez, a également été condamné et a reçu une peine de 10 ans de prison.

Les trois personnes ont été arrêtées le 13 septembre à Managua, après que la police nationale ait recherché le membre de l’opposition Javier Álvarez, qui s’était enfui au Costa Rica après avoir découvert qu’il était persécuté.

L’opposant n’ayant pas été retrouvé, les autorités ont détenu les trois proches, a indiqué le Collectif des droits de l’homme du Nicaragua Nunca Más, qui a statué après la condamnation prononcée par le juge Féliz Salmerón et a estimé qu’elle était « inconstitutionnelle, injuste et infâme ».

Il a ajouté que l’action « fait partie de l’état de terreur mené par le régime d’Ortega Murillo, qui prescrit la prison ou l’exil comme celui subi par Javier Álvarez, mari et père des prisonniers politiques ».

Paris demande des comptes au Nicaragua

Selon le journal La nationdu Costa Rica, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué qu’il suivait de près la situation de ses deux citoyens et qu’ils avaient contacté les autorités nicaraguayennes.

« L’ambassade est pleinement mobilisée, ainsi que le bureau consulaire au Costa Rica », indique la publication.

Au Nicaragua, plus de 200 prisonniers politiques ont été arrêtés depuis 2021, année où pour une durée de 5 ans.

Le président, revenu au pouvoir en 2007, a plongé le pays dans une crise politique et des violations des droits de l’homme, selon des organisations critiques de son administration.