Le Parlement nicaraguayen a approuvé lundi une loi qui annule les sanctions étrangères prononcées contre la vice-présidente et épouse du président Daniel Ortega, Rosario Murillo, plusieurs de ses enfants et une cinquantaine de hauts fonctionnaires de l'État.
La législation, bien qu'elle ne puisse pas arrêter l'impact de la , cherche à annuler sa portée au Nicaragua en forçant les banques locales et d'autres institutions à les ignorer.
La soi-disant « Loi pour la protection des Nicaraguayens contre les sanctions et agressions extérieures », qui menace d'amendes et de fermeture les entités qui les appliquent dans le pays et même de peines de prison pour ceux qui les respecteront, a été approuvée à l'unanimité par le 91 députés, tous issus du Front sandiniste au pouvoir et de ses alliés, après qu'Ortega ait soumis le projet au Parlement la semaine dernière.
Les analystes critiques à l'égard du gouvernement sandiniste ont averti que la loi compliquerait la situation du système financier nicaraguayen, car les banques devraient ignorer les sanctions internationales et réactiver les comptes bancaires et les transactions financières des personnes concernées.
La norme déclare « nulles et non avenues » au Nicaragua les sanctions imposées par des États, groupes d'États, gouvernements ou organisations étrangères qui, selon les autorités nicaraguayennes, violent le droit international.
Parmi les personnes sanctionnées figurent Murillo, plusieurs de ses enfants et de hauts responsables de l'État nicaraguayen.
De même, la loi prévient qu'aucune entité ou personne ne peut suspendre la fourniture de biens et de services à des particuliers ou à des entreprises si le motif de cette sanction est des sanctions internationales.
Ceux qui ne respecteront pas les nouvelles réglementations s'exposeront à des amendes et à la suspension temporaire ou permanente de leurs opérations, en plus des « responsabilités pénales correspondantes pour le délit de trahison », passibles de prison.
Les États-Unis, l'Union européenne, la Suisse et le Canada ont sanctionné une cinquantaine de responsables de l'État, dont Murillo, chefs de la police et de l'armée, accusés d'avoir commis de graves violations des droits humains lors des manifestations d'avril 2018 qui ont fait plus de 300 morts, selon organisations humanitaires.
Outre les responsables, une vingtaine d'entreprises liées au gouvernement nicaraguayen ont été sanctionnées.
La « Loi de protection » entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel, prévue dans les prochains jours.
Les nouvelles réglementations sur les sanctions interviennent après que le Parlement nicaraguayen a approuvé vendredi une réforme constitutionnelle qui soumet les pouvoirs de l'État à l'exécutif, augmente le contrôle sur les médias, prolonge le mandat présidentiel à six ans et crée les postes de co-président et co-président. -président, entre autres mesures controversées.