Le bureau du procureur spécial contre l’impunité (FECI) du ministère public du Guatemala a requis mardi 40 ans de prison contre le journaliste José Rubén Zamora pour blanchiment d’argent présumé, trafic d’influence et chantage. Il a également demandé le paiement d’une amende de 300 000 quetzales (environ 38 200 dollars).
En outre, le bureau du procureur a requis 8 ans de prison contre l’ancien procureur Samari Gómez pour le délit de divulgation d’informations confidentielles ou réservées.
Au cours du procès, qui est en phase de conclusion, la procureure Cinthia Monterroso a assuré que Zamora, du défunt elPeriódico, avait cherché à cacher l’origine de seulement 300 000 quetzales.
De plus, il a dit qu’on peut « en déduire » que les avances publicitaires reçues par le journal pourraient être le produit d' »extorsion » et de « chantage ».
Il a également souligné que le journaliste avait commis un « outrage à l’autorité » contre Consuelo Porras, procureur général du Guatemala, et Rafael Curruchiche, chef de la FECI, pour, selon Washington, entraver la lutte contre la corruption.
Zamora, 66 ans, était président d’elPeriódico, un média qui cette année après avoir fonctionné pendant près de 30 ans.
Le journaliste, qui est en prison depuis dix mois, a reçu des prix tels que le Maria Moors Cabot de l’Université de Columbia, l’International Press Freedom Award et le World Press Freedom Hero Award de l’International Press Institute.
Zamora a été accusé par le bureau du procureur après que Ronald Navarijo, un de ses amis et commerçant, ait déclaré que Zamora lui avait demandé de déposer 240 000 quetzales (environ 30 000 dollars) en espèces dans une banque.
La défense de Zamora soutient que le journaliste a demandé le soutien de Navarijo afin que ce ne soit pas lui qui fasse entrer l’argent dans le système bancaire car il provenait d’un don et serait utilisé pour les paiements par les médias.
L’affaire, qui n’a pas encore été jugée, a attiré l’attention du gouvernement américain et des pays de l’Union européenne, qui de l’État de droit et la criminalisation des agents de la justice, des défenseurs des droits de l’homme, des opposants et des journalistes.
Sous le gouvernement d’Alejandro Giammattei, au Guatemala, au moins 35 magistrats, militants, journalistes et opposants se sont exilés.