Les sénateurs américains exhortent Biden à « revoir et mettre à jour de toute urgence » ses relations avec le Guatemala

Un groupe de législateurs américains dirigé par le président de la commission sénatoriale des relations étrangères, Robert Menéndez, a demandé mardi au département d’État de « revoir et mettre à jour » l’approche des politiques de l’administration Joe Biden concernant le Guatemala afin que les « fonctionnaires corrompus » de ce pays sont tenus pour responsables.

Dans une lettre envoyée ce mardi au secrétaire d’État Antony Blinken, huit législateurs de la Chambre haute demandent à l’administration Biden de refuser les visas et de « geler les avoirs et possessions économiques aux États-Unis » aux responsables du pays d’Amérique centrale responsables de saper la démocratie et violation de l’État de droit dans ce pays.

« Les efforts du président Alejandro Giammattei et de son gouvernement pour harceler et persécuter des fonctionnaires, des membres de la presse et des organisations de la société civile représentent un modèle alarmant de persécution d’individus essayant d’éradiquer la corruption endémique au Guatemala (…) la réponse générale de l’administration Biden à ces attaques contre la démocratie et l’État de droit dans son ensemble a été insuffisante », indique la lettre.

Parmi les législateurs signataires figurent également des membres du Sous-comité des affaires de l’hémisphère occidental, qui considèrent la détérioration continue de la démocratie guatémaltèque comme « profondément préoccupante ».

Que près de 30 juges et agents de justice du pays d’Amérique centrale aient dû fuir et s’exiler aux États-Unis face au harcèlement et à la persécution sont la preuve – selon la lettre – de violations des droits de l’homme et d’attaques contre les institutions démocratiques.

Ils appellent l’administration Biden à établir « clairement » que la relation des États-Unis avec le Guatemala doit reposer sur un « engagement mutuel et indéfectible » pour protéger la démocratie et les institutions du pays sans exception.

« Tant que de hauts responsables guatémaltèques seront impliqués dans la corruption et d’autres efforts pour affaiblir l’État de droit et les institutions démocratiques du pays, la criminalité, le trafic de drogue et l’instabilité ne feront qu’augmenter », estiment les législateurs.

Si la situation n’est pas corrigée, cela conduirait – selon le texte – au fait qu’à l’avenir les États-Unis seraient incapables d’avoir une « relation productive » avec le gouvernement guatémaltèque sur des questions aussi cruciales que de ce pays.

Dans une interview aux médias espagnols La raisonEn janvier dernier, le président Alejandro Giammattei a déclaré que son administration entretenait une relation « très productive » avec la plupart des agences américaines, sauf avec « l’administration centrale, nous avons les plus gros problèmes avec le département d’État » car « c’est difficile à comprendre ».

Il a assuré que même malgré les accusations constantes, le Guatemala continue d’être un allié des États-Unis. « Nous partageons les principes démocratiques sous l’ordre de la séparation des pouvoirs et de la non-ingérence entre eux, exactement comme eux », a déclaré le président.

Et concernant les accusations de corruption présumée et de liens avec le crime organisé par son gouvernement, il a déclaré qu’il y avait beaucoup à dire car « il y a beaucoup de gens dans le monde qui devraient d’abord se laver la bouche avant de parler d’un autre pays ».