Manifestations au Guatemala contre le gouvernement Giammattei

L’inflation, la corruption et la persécution des défenseurs des droits humains, des magistrats et des journalistes ont déclenché mardi une manifestation au Guatemala à laquelle ont participé des milliers de paysans, d’indigènes, d’étudiants et d’organisations sociales.

La Direction générale de la protection et de la sécurité routière du ministère des Communications a indiqué que neuf barrages routiers ont été enregistrés dans huit des 22 départements du pays.

L’Assemblée sociale et populaire, qui regroupe plusieurs organisations, a déclaré que la contestation répond aux actions du gouvernement d’Alejandro Giammattei et a dénoncé un affaiblissement systématique du système politique et judiciaire.

Divers gouvernements et entités, dont les États-Unis, l’Union européenne, la Commission interaméricaine des droits de l’homme et Human Rights Watch, ont exprimé leur inquiétude face à l’affaiblissement de l’État de droit au Guatemala, en particulier l’exil auquel des responsables ont été contraints .. persécutés pour leur travail dans la lutte contre la corruption.

Plus de 20 magistrats se sont exilés après avoir dénoncé des persécutions de la part du bureau du procureur général. Consuelo Porras, chef du ministère public, a été accusée par le gouvernement américain de porter atteinte à l’État de droit et d’entraver la lutte contre la corruption. En 2021, Porras a été sanctionnée par Washington, qui lui a retiré son visa d’entrée.

Sous l’administration de Giammattei, qui a débuté en janvier 2020, le Congrès a adopté une loi qui réglemente les organisations non gouvernementales à la discrétion du gouvernement et débat actuellement d’une règle qui, entre autres, donnerait à la police et à l’armée le pouvoir d’utiliser des armes contre manifestants.

Les défenseurs des droits humains ont dénoncé la criminalisation de la manifestation.

Dans les premiers mois de 2022, le parquet mené par Porras a traduit en justice trois personnes qui avaient manifesté contre le gouvernement en 2020 après les avoir accusées d’avoir endommagé des biens. Ils ont ensuite été libérés en raison du manque de preuves contre eux.