A deux semaines du référendum en Équateur, les sondages montrent un soutien partagé à Daniel Noboa et des doutes sur l'Assemblée constituante

A quinze jours du référendum et de la consultation populaire du 16 novembre, les Équatoriens sont partagés entre soutien à la gestion du président Daniel Noboa et incertitude quant à la convocation d'une Assemblée constituante. Quatre sondages nationaux menés en octobre reflètent un scénario de soutien fragmenté, de tensions régionales et de vote toujours volatile.

Le référendum, promu par Noboa, cherche à répondre à quatre questions : sur la réduction du nombre de législateurs, sur l'élimination du financement public des partis politiques, sur la levée de l'interdiction d'installer des bases militaires étrangères en Équateur et sur l'appel à une Assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution.

La dernière étude nationale CEDATOS, réalisée entre le 24 et le 25 septembre 2025, à travers 3 400 entretiens physiques à domicile, avec une marge d'erreur de ±3,2% et un degré de confiance de 95%, place l'approbation présidentielle à 51,6% et la désapprobation à 42,8%.

Membres de la garde

La crédibilité du président apparaît également divisée : 47,3% des personnes interrogées disent croire en sa parole, tandis que 47,6% expriment leur méfiance.

Concernant le référendum, 49,2% des personnes consultées se sont déclarées d'accord avec la convocation de l'Assemblée constituante et 41,6% en désaccord. Si les élections avaient lieu aujourd’hui, 48 % voteraient « Oui » et 42 % voteraient « Non ». En outre, 53% pensent qu'une nouvelle Constitution aiderait à résoudre les problèmes de gouvernabilité, de justice et de démocratie, contre 38% qui pensent le contraire.

Le CEDATOS a également constaté que l'insécurité continue d'être la principale préoccupation nationale (43,5%), suivie par le chômage (18,1%) et les soins de santé (8,8%). En général, 43,3% des Équatoriens estiment que le pays est sur la bonne voie, tandis que 51,1% estiment qu'il est sur la mauvaise voie.

Deux semaines avant le référendum

La mesure Click Research, réalisée entre le 18 et le 23 octobre sur 2 280 entretiens en face-à-face dans six régions du pays (Pichincha, Guayas, Manabí, Azuay, reste de la Costa et Sierra), avec une marge d'erreur de ±2,5%, renforce l'idée d'un pays qui valorise la stabilité mais reste soucieux de l'avenir.

53,5% des personnes interrogées considèrent que leur situation économique actuelle est meilleure qu'il y a un an et 62% pensent qu'elle s'améliorera l'année prochaine. Toutefois, 51,3% identifient l'insécurité comme le principal problème national, suivie par la crise économique (30,5%) et la corruption (14,4%).

Malgré les tensions, 56 % approuvent la suppression de la subvention au diesel, une mesure controversée qui a suscité des protestations et des divisions politiques. Dans l'évaluation institutionnelle, les Forces armées (70,8%) et la Police nationale (57,1%) sont les entités avec la plus grande confiance, tandis que l'Assemblée nationale (23%) et la Cour constitutionnelle (49%) maintiennent des taux d'approbation plus faibles.

Les élections auront lieu le

À Quito et Guayaquil, le Centre de recherche et d'études stratégiques (CIEES) a mesuré le sentiment des citoyens les 18 et 19 octobre, avec 820 cas en personne et une marge d'erreur de ± 4 %. 65% des personnes consultées se déclarent pessimistes quant à la situation du pays, contre 35% optimistes.

Malgré ce climat, 64 % déclarent qu’ils voteraient « en faveur » de la consultation populaire si les élections avaient lieu aujourd’hui, et seulement 21 % voteraient « contre ». Dans la capitale, la confiance dans le gouvernement atteint 33 %, tandis qu’à Guayaquil elle atteint 46 %, ce qui révèle un écart territorial qui persiste depuis les élections de 2023.

Le panorama est modifié avec l'enquête nationale de Maluk Research, réalisée du 1er au 17 octobre 2025 selon la méthodologie CAWI (entretiens web assistés par ordinateur) auprès de 5 892 personnes, avec une marge d'erreur de ±2% et un niveau de confiance de 95%.

L'ancien candidat Correista

Selon cette étude, 59,5% rejettent l'appel à une Assemblée constituante et seulement 40,5% le soutiennent. En outre, 59,4 % s'opposent à l'autorisation des bases militaires étrangères et 54 % rejettent l'élimination du financement public des partis politiques. La seule question qui obtient une majorité favorable est la réduction du nombre de membres de l'assemblée, soutenue par 54,7%.

Historiquement, les sondages de Maluk Research ont montré des résultats plus favorables à l'électorat correísta, ce qui explique en partie les différences avec d'autres sondeurs, dont les études présentent des scénarios moins défavorables pour l'Exécutif.

Les manifestants protestent contre le retrait

Le contraste entre les quatre rapports reflète un pays en tension entre la demande de réformes et la peur d’un changement institutionnel. Noboa arrive à la consultation avec une approbation moyenne comprise entre 50 et 55%, suffisamment pour maintenir son capital politique, mais avec une base de soutien qui pourrait se fragmenter face au vote question par question.

Alors que CEDATOS, Click et CIEES enregistrent une prédominance du « Oui » au référendum, Maluk projette le contraire. Les divergences méthodologiques – enquêtes en face-à-face versus mesures en ligne – et les affinités idéologiques de chaque entreprise contribuent à cette dispersion des résultats.

A deux semaines des élections, le gouvernement est confronté au défi de transformer l'approbation présidentielle en un soutien concret à ses sept questions. Dans une population frappée par l’insécurité et l’incertitude économique, le vote pourrait être moins idéologique et plus émotionnel. Le 16 novembre, non seulement l'avenir d'une réforme constitutionnelle sera décidé, mais aussi l'orientation politique de Daniel Noboa et la stabilité de son administration.