Ce lundi, la Commission sénatoriale de l'économie a approuvé pour sa prochaine procédure le projet de loi qui modifie la loi bancaire et habilite l'Unité d'analyse financière (UAF) et l'Internal Revenue Service (SII) à lever le secret bancaire des plus hautes autorités du pays en cas de détection d'opérations suspectes.
Si l'initiative est approuvée, le président, les juges de la Cour suprême, les ministres d'État, les parlementaires, les conseillers, les conseillers régionaux et même les hauts gradés de l'armée seront sous le contrôle de ces organes de contrôle.
La nouvelle réglementation indique que ceux qui occupent un poste de représentation publique doivent autoriser leurs entités bancaires respectives à fournir leurs informations financières sans complications bureaucratiques majeures et sans autorisation judiciaire.
Cette modification de la loi actuelle va maintenant être discutée par la Commission de sécurité du Sénat, tandis que le gouvernement Boric débat de l'opportunité de donner ou non l'urgence à un processus qui s'annonce critique.

Le projet rencontre la résistance de l'opposition, qui l'a déclaré inconstitutionnel pour violation du principe de confidentialité. En outre, affirment-ils, au Chili, lorsque l'UAF a demandé la levée du secret bancaire d'une personne faisant l'objet d'une enquête, les tribunaux ont accordé son autorisation.
Pour cette raison, pour son approbation, ils exigent que le secret soit levé seulement avec l'autorisation préalable d'un juge, qu'il soit limité aux cas de criminalité organisée ou de trafic de drogue et que les sanctions soient augmentées pour les fonctionnaires des deux organismes de contrôle qui osent divulguer lesdits mouvements d'argent.
Ainsi, l'opposition a subi un dur revers puisque l'initiative a avancé sans les indications du sénateur indépendant – bien que d'opposition -, José Manuel « Rojo » Edwards, qui cherchait à retirer le SII de l'équation, citant des fuites antérieures de cet organisme qui le rendraient moins que transparent.
« Je ne vois pas qu'il soit nécessaire de constituer une institution dont le but principal est la collecte des impôts. Si nous mettons deux institutions et qu'il y a des fuites, la traçabilité ne sera pas possible », a-t-il soutenu.
D'autre part, du côté du parti au pouvoir, on a célébré le passage au prochain processus législatif, comme l'a souligné le président de la Commission de l'Économie, Daniel Núñez (PC), qui a souligné que « l'UAF et le SII peuvent accéder, lorsqu'il y a des soupçons fondés d'activités illicites, aux comptes des parlementaires, des ministres, des juges de la Cour suprême, etc.
Son homologue Gastón Saavedra (PS) partage le même avis, rappelant que l'esprit de la norme est d'empêcher le crime organisé d'étendre ses tentacules aux agences de l'État et d'« installer une barrière insurmontable à l'entrée des ressources provenant du trafic de drogue, qui nuisent à la crédibilité et à la confiance dans le service public ».
A noter qu'il y a une semaine, la Commission de sécurité de la Chambre des députés a rejeté par 6 voix contre – toutes issues de l'opposition – et 5 voix pour la levée du secret bancaire pour la Commission du marché financier (CMF), la laissant ainsi sans cet outil de surveillance.