Ortega retire l’ambassadeur du Nicaragua au Panama après des critiques

L’ambassadeur du Nicaragua au Panama, Marvin Ortega Rodríguez, a été démis de ses fonctions mercredi, deux semaines après que le gouvernement panaméen a remis en cause la décision du président Daniel Ortega de à 316 adversaires.

La mesure a été adoptée par un accord présidentiel publié au journal officiel La Gazette. Le diplomate sera remplacé par la journaliste Consuelo Sandoval Meza en tant que ministre conseillère de l’ambassade du Nicaragua au Panama avec des fonctions consulaires, a-t-on indiqué.

Cependant, la mesure intervient après que le gouvernement du président panaméen Laurentino Cortizo a remis en cause la décision du président nicaraguayen de déchoir 316 opposants de leur nationalité nicaraguayenne, dont 222 ont été libérés de prison et expulsés vers les États-Unis.

Le Panama a exhorté le gouvernement nicaraguayen « à garantir le droit inéluctable des personnes à conserver une nationalité, en tant que droit inscrit dans la législation de tous nos pays ».

Parmi les 316 Nicaraguayens déchus de leur nationalité figurent sept anciens candidats à la présidence libérés dans le cadre des 222 « prisonniers politiques » ainsi que 94 opposants, pour la plupart des exilés, tels que les écrivains Sergio Ramírez et Gioconda Belli, les anciens commandants sandinistes Dora María Téllez et Luis Carrión, ainsi que 22 journalistes.

La décision sans précédent d’Ortega a provoqué les critiques des organisations de défense des droits de l’homme et l’offre de sept pays (Espagne, Chili, Argentine, Colombie, Équateur, Mexique et Brésil) d’accorder leur nationalité aux Nicaraguayens « apatrides ».

Il y a quelques jours à peine, le gouvernement nicaraguayen a annoncé qu’il avait proposé au Vatican la « suspension » des relations diplomatiques, dans un contexte de tensions accrues avec l’Église catholique et trois jours après que le pape François eut fait référence à l’administration Ortega et « grossier ».

Le Nicaragua traverse une grave crise politique et sociale depuis avril 2018, lorsqu’une révolte civique contre le gouvernement a été violemment réprimée par la police et les paramilitaires, faisant 355 morts, plus de 2 000 blessés, 1 600 détenus à divers moments et au moins 100 000 exilés. selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

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